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Une maison écologique… mais pas rustique !

08/12/2009

Figurez-vous que le post le plus lu sur mon blog, c’est celui consacré à la déco style nature-campagne ! Comme, par ailleurs, c’est en milieu rural que se poussent la plupart des maisons écologiques, je ne résiste pas à vous parler décoration & écoconstruction…

Je suis fan de la décoration de Céline, qui a fabriqué plein de meubles elle-même

Qui dit écoconstruction dit maison performante côté énergie et saine côté matériaux. Mais sur la décoration, la plupart des constructions bio que l’on voit dans les revues spécialisées font malheureusement plus peur qu’envie : enduits naturels jusqu’à l’excès, lambris style location à la neige, peinture home made essuyée façon mur sale, incrustations et fresques baba-cools… sans oublier l’ensemble charpente apparente en bois blond + brique de terre crue + enduits à la terre ocre + terre cuite au sol, un ensemble tellement chaleureux… qu’il en devient étouffant !

Non, écologique ne rime pas forcément avec esthétique !

Le pari n’est pas évident. Car qu’elles soient en paille ou en brique monomur, les maisons écologiques ressemblent souvent à des pavillons classiques en parpaings. Le bois a plus de style, mais s’il recouvre tous les murs intérieurs, on n’échappera pas à notre problématique : une maison écologique… mais pas rustique !

La solution : alléger l’aspect cocon douillet, équilibrer l’atmosphère avec des matériaux et des objets plus « durs ».

Oui à un mur ocre en enduit terre, mais avec un sol en béton ou à gros carreaux gris.

Une grande table de ferme sur du carrelage de terre cuite et des murs orangés, mais avec des chaises design…

Il suffit parfois d’un détail pour casser l’effet naturel too-much : un escalier ultra-contemporain, des poutres peintes en blanc, un poêle moderne, une crédence en métal, un dessus de lit en chanvre violet…

Substance, la brocante indus de Marie-Jérômine (à Paris)

Pourquoi ne pas se saisir de la tendance actuelle au mobilier industriel ? Une ancienne armoire d’usine en métal, voilà qui va donner du cachet à un bel enduit naturel à la terre ou à la chaux !

Les brocantes industrielles se multiplient (ma préférée : Substance, à Paris) mais le prix de ce mobilier d’occasion, réparé et valorisé, n’est pas franchement abordable ! Moins écologique, on peut acheter des répliques neuves de ce style industriel. Aujourd’hui, toutes les enseignes ont lancé une collection sur ce thème, de Fly à Maisons du Monde en passant par La Redoute, et bien-sûr les enseignes hauts de gamme, comme Jardin d’Ulysse ou équitables comme Alter Mundi, qui diffuse une collection de très chouettes meubles en bois & métal. Bien-sûr, le mieux est de chiner, dans la rue, les ressourceries et sur leboncoin.fr, et d’apprendre à retaper soi-même les vielles chaises d’écolier et autre meuble de tri postal !

Autre style en vogue, l’écodesign. Voilà qui a l’avantage de mêler écologie et lignes contemporaines, épurées. Les créateurs sont de plus en plus nombreux dans ce domaine. Meubles, textiles, objets, luminaires, tout cela a un coût, comme le sur-mesure ou l’artisanat local. Mais c’est durable et tellement beau !

Quelques bonnes lectures :

Déco bio et eco-design, de Lionel Astruc (ed. Ulmer) : L’auteur ne se contente pas d’énumérer les solutions écologiques pour les sols et les murs, il propose aussi une sélection de mobilier éco-design. Chaque matériau est passé au crible et, pour chaque entreprise citée, l’auteur a mené sa petite enquête.

La déco bio en 500 adresses, de Marie Lorrain (ed.Fleurus) : Mon nouveau bouquin de chevet ! Mais il n’intéressera que les passionnés car il s’agit en fait d’un guide, qui présente 500 marques ou créateurs éco-design. Toute la maison est passée en revue.

Matériaux écologiques d’intérieur, Aménagement, finition, décoration, de J-C et M. Mengoni (ed. Terre Vivante): Comme toujours chez Terre Vivante, on a un ouvrage complet, rigoureux et précis sur la question. Chaque matériaux est passé au crible, les techniques sont soigneusement expliquées, et les auteurs ont très justement anticipé de nombreuses questions. Seul hic : le discours est très militant (trop ?) et l’aspect déco quasi-nul. En gros, si c’est écolo, alors c’est beau (alors que noooonnnn !!!).

La campagne se dépeuple ?

23/02/2009

C’est un article dans Le Journal de la maison : « la campagne s’invite en ville, où l’on rêve de simplicité« . On peut y lire que la tendance déco du moment, c’est le retour à la simplicité et au naturel : artisanat locale, matières brutes, fait-maison, bois clair, matériaux recyclés… Le style « campagne », symbolisé par la grande table de ferme, fait fureur. Soit. Mais, histoire de donner un peu de profondeur à ces quelques lignes, le journal a interviewé une designer « chasseuse de tendances », Elisabeth Leriche, sur la question. Et là, bonjour les clichés :

« Pensez-vous que les citadins vont partir en mass vers la campagne, ou faire venir la campagne en ville ? ». Réponse : « Les gens ne quittent pas du tout les villes. Les chiffres le montrent, les campagnes continuent de se dépeupler. Ce retour à la campagne concerne les privilégiés. C’est une sorte de fantasme mais il reste très peu d’agriculteurs et peu de sources de revenus en milieu rural. Ce qui est vrai, c’est que les citadins sont demandeurs de nature dans les villes« .

Une réponse pleine de confusion (on mélange les flux entrants et les flux sortants, on assimile rural à agricole, on parle de « retour » à la campagne au lieu d’installation ou de déménagement… ) et comportant des erreurs. En effet, si des gens quittent la campagne pour rejoindre les villes, beaucoup de citadins partent s’installer à la campagne, c’est un flux croisé. D’autre part, le dernier recensement a montré une croissance démographique des communes rurales. Enfin, l’installation à la campagne ne concerne pas seulement des privilégiés, mais différentes couches de la population, tant des familles aisées que des précaires en passant par les classes moyennes.

Si cela vous intéresse, je vous invite à lire les différentes études sur la question des dynamiques migratoires ville/campagne, que vous pourrez trouver ici : http://www.installation-campagne.fr/centre-ressource-Dynamiques-migratoires-en-France-3,35.html

L’interview dans le Journal de la maison se poursuit sur les technologies, où l’on peut lire « On est totalement connecté au monde actuel, on peut avoir internet au fin fond de la Creuse« . Ca, c’est vrai mais c’est quand même incroyable la force symbolique de ce département. A chaque fois qu’on veut évoquer la campagne profonde, bien perdue, isolée et tout, on cite la Creuse. Pourtant, il existe bien d’autres départements ruraux de ce type… Est-ce dû à son nom ?